Cette femme n’est plus capable de perdre. Ses mains dans ses poches sont deux fleuves qui se déversent dans le vide, et ses yeux sont rivés au sol. Pareille à un homme, elle foule l’eau. Sur sa tête inclinée légèrement à la droite de la torpeur, elle porte une nuit rapiécée et soupire calmement pour ne pas provoquer le crissement du vent.
Elle traîne ses pieds affaiblis tel un crime vers le lointain, (telle une photo qui a perdu ses couleurs). Elle n’est plus capable de perdre, c’est pourquoi elle rit, c’est pourquoi ses membres déboîtés sous son manteau noir tremblent. Elle griffe le visage du destin avec des doigts de silence et repousse la cruauté de ses mains d’une paume désespérée et veineuse.
Plus personne ne peut te faire mal, ô vieillarde verte. Viens ici et plonge tes doigts dans l’eau de la fin. Jette ton corps dans les vapeurs du gémissement muet. Ouvre la bouche sans crier et regarde-la disparaître, l’immense brèche d’où tu es venue. Te voici dans le noir… le noir doux. Tu disparais telle une femme qui perd tout avec courage.
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