Nay






Comment connaît-il mon chagrin et le lâche-t-il dans l’espace ?
Comment me retient-il ainsi
Et me répète-t-il mot à mot ?
Comme qui tâte l’obscurité dans ses mains
Et sa peau le secoue

Debout comme le vieux sommeil
Dans son dos un figuier qui se farde de bleu pour l’eau
Il pointe du doigt ma douleur :
Voici un corps nébuleux
Une fille trompée par sa nature
Deux mains qui vieillissent au toucher d’un sein de femme
L’ombre d’une bicyclette
Sur le siège de laquelle une araignée a tissé ses fils
Deux petits qui s’opposent à Dieu
Au cours de leur jeûne
Un palmier qui s’enlise à l’écoute
De propos sur le sexe
Qui sourit de pudeur
Avant de soulever ses régimes de dattes, consterné

Comment m’a-t-il dépecé ainsi ?
Comment m’a-t-il introduit dans les trous
Et sorti en soupir,
Ce nay ?

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